mon identité
Je n'ai jamais eu vraiment besoin d'affirmer ou de revendiquer mon identité.
J'ai toujours cru avoir un rapport plutot apaisé avec celui-ci. Et j'avais l'impression d'avoir de bonne fondation.
Je sais que ce n'est pas un sujet de grande remise en question ou de déconstruction et pourtant je sens en me relisant que c'est un travail fondamental de se situer.
Bien sure on change, on est en constante mutation. On se découvre tous les jours et la trace de ce chemin est nécéssaire.
Je ne prétends pas avoir compris quoi que ce soit ou de pouvoir mieux me définir mais avoir des preuves, des témoignages de qui on était et comment on concevait la vie est extraordinaire.
Je suis si reconnaissante envers mon extrême lucidité et mon intuition si juste.
Et cela me demande un vrai travail d'acceptation de me dire à quelle point j'ai eu raison. A quelle point j'ai toujours rechercher la justesse dans ma vie.
A quelle point je suis extraordinaire.
J'ai passé ma vie à rechercher la validation des autres pour qu'il puisse me le renvoyer.
J'ai passé ma vie à ne jamais assumer clairement être fière de moi en espérant que quelqu'un d'autre le fasse à ma place, mieux.
Certainement plus légitime que moi dans mon esprit.
Aujourd'hui en me relisant, je me rend compte à quelle point je suis extraordinaire.
C'est difficile de l'accepter, de l'assumer de moi à moi même, à toujours mettre en avant une modestie ou un effacement de soi.
A ce moment précis, j'ai l'impression d'avoir toucher une certaine vérité, d'acceder à un autre step dans le chemin de la vie mais dans quelques temps j'aurais peut-être encore une fois oublier.
Quand je serais face à la vie en société, j'essayerai à nouveau de m'ajuster au monde, de replacer mon égo.
Et j'oublierai.
J'aimerai ne plus jamais oublier ce moment. Que je puisse le garder au fond de moi et qu'il me guide tout au long de ma vie comme il l'a toujours fait.
C'est peut être ça, la foi.
Croire en soi, croire en plus fort que soi. Croire que l'on est rien et tout à la fois.
Je me suis lancé dans ce texte parce que je me suis demandé pourquoi je n'ai toujours pas entamé mon changement de nationalité.
C'est une question que j'ai toujours mis sous le tapis en me convainquant que ce n'était pas bien important et que ce ne sera qu'une formalité.
Symboliquement au fond c'est une resistance.
Symboliquement c'est politique.
Je n'ai jamais fait cette démarche parce que je suis fière de représenter et de vivre la réalité de ma position.
Bien que ça n'a rien avoir c'est comme le fait d'être fière que ma mère soit une femme de ménage et garde des enfants.
Ca me donne le privilège de ne pas être privilégié. De pouvoir questionner l'ordre des choses. De le questionner de la où je suis.
De ne pas préferer la facilité et choisir le confort.
Choisir d'être parmi les oppressés, choisir sa situation pour le remettre en question parce que je peux me le permettre.
Je crois que c'est la place de l'intersectionalité.
Ce n'est pas seulement un mot à la mode, c'est une réalité pour beaucoup.
L'intersectionalité c'est être à la croisé de plusieurs oppressions mais aussi plusieurs privilèges : celui de comprendre.
Ce n'est pas un privilège social, c'est un privilège moral.
Aujourd'hui j'ai répondu et enfin reflechi à cette question d'identité. Au delà de la question administrative. Il ya aussi le soutien familiale.
La culpabilité de savoir qu'on peut participer au changement réel d'autres personnes, à savoir le confort de ma famille.
Je vais évidemment finir par jouer le jeu.
Laisser tomber ma résistance morale et immatériel pour résoudre un problème plus réel et matériel.